Le samedi 22 mars 2014 – Jour 16

Publié le 28 Mars 2014

おはよう~

 

Levé. Petit-déjeuner. Sac à boucler. Gare de Kobe. A sa demande de la veille, j’appelle Yuki-san pour lui rappeler les évènements de la veille, et qu’elle me précise le lieu de rendez-vous, et me donne deux trois indications pour comment y aller depuis la gare de Kobe. Je n’ai pas tout compris, donc je vais faire à l’instinct.

Billet, je monte dans le train. Merci l’instinct. Aller hop, je suis sur la mauvaise ligne. Mauvaise, enfin, en gros elle bifurque à un moment : une qui longe le Nord, et l’autre qui va plus au centre de la ville, ma destination. Je suis un peu short niveau temps, car je dois, avec le même niveau de priorité :

_ Poser mon sac dans un casier de la gare ;

_ Retirer de l’argent.

Dès que l’arrêt du train fait apparaître « Osaka », j’en saute, et sors de ce réseau pour aller dans celui du métro. Je reçois un appel : c’est Yuki-san qui aura quinze minutes de retard. Impec’. J’arrive finalement à la bonne station, et dois maintenant sortir trouver un casier, tirer de l’argent et aller au point de rendez-vous.

Visiblement, il faudra peut-être faire avec le sac sur le dos : tous les casiers dans la gare sont déjà utilisés. C’est pas grave, je ne vais pas m’attarder. Aucune idée d’où est le point de rendez-vous encore, mais d’après ce que j’ai compris, n’importe quel passant saurait me dire où c’est. Ce n’est pas forcément le cas pour le yuubinkyoku, seul endroit où je peux utiliser ma Visa sans charge. Je m’introduis dans un konbini, et demande où se trouve le plus proche. Heh, petit parenthèse là. Ça fait quelque temps que je n’ai plus besoin de répéter mes questions en japonais. Je ferai donc des progès… Intéressant !

Donc ouai, yuubinkyoku ! Aucun mal à le trouver grâce aux explications du vendeur. Je tire l’argent pour la semaine, et demande finalement où se trouve le centre commercial Takashiyama. Ok, c’est pas loin et plutôt direct.

Bam, point de rendez-vous atteint avec 5 minutes d’avance. Il y a des bouches de métro ici et là, ça vaut peut-être le coup d’aller voir s’ils n’ont pas mis des casiers dans le coin par hasard. Bingo ! Tac, j’te pose mon sac, et je ressors devant Takashiyama. Cinq minutes plus tard, Yuki-san arrive. Je me disais bien que ça ne pouvait être qu’une perruque hier soir. Elle va donc m’emmener dans le restaurant où elle sert, pour rendre service à un couple d’amis (très longue histoire, je vous passe les détails). Mais je ne suis pas seul à table : son amie qui était prévue arrive peu après, et, déjà installé, Matsu-san. La dame travaille dans une sorte de maid karaoke, et l’homme travaille dans une entreprise d’audit financier d’entreprises produisant des pièces pour automobiles. Tous les deux ayany plus de 40 ans. Pour le coup, ça me change, et je m’oblige à utiliser le japonais honorifique qu’on m’a appris à l’école.

Le restaurant sert des brochettes frites, en mode tempura. Vous vous souvenez peut-être, à Tokyo, je faisais référence à ce bac de sauce dans lequel il fallait tremper les tempura et je trouvais ça peu hygiénique, surtout vu combien les Japonais n’aiment pas être dérangés par les autres. J’ai eu ma réponse. Il ne faut tremper le tempura qu’une seule fois dans le bac de sauce, et utiliser la petite assiette pour entreposer la brochette devant soi. Beaucoup plus logique, oui. Je me rends compte aussi que si je bloque à un certain moment pour parler japonais, c’est que mon niveau n’est pas assez élevé, et non que j’ai pas bien assimilé les cours du premier semestre. Deuxième semestre, je t’attends avec impatience !

Et dis donc, ce que ça picole au repas ! Matsu-san semble mener la danse, et je me sens mal de refuser quand on me propose : je ne veux pas offusquer, alors j’insiste autant que possible sur le « if it doesn’t bother you ». Puis comme si c’était pas assez, ils veulent me faire découvrir un alcool coréen : un breuvage blanc à 5%, sucré et ma foi très bon. Enfin, ce sont Matsu-san et Yuki-san qui règle la note. Et Matsu-san me donne son numéro de téléphone pour que je le rappelle lundi et qu’il me fasse visiter quelque part dans Osaka, à moi de choisir.

Je ne dois pas être assez un adulte, parce que clairement ça me fait bizarre de sortir de table avec la tête légère comme ça. Yuki-san veut me faire découvrir un peu le quartier, mais n’a pas encore fini son service, donc j’en profite pour aller poser mon sac à l’hostel. Même si je ne peux check-in que demain, ils m’ont répondu par mail qu’il n’y avait pas de problème pour que je laisse mon sac. Oui, ce soir, je me refais une petit hiroshima. Mais on y reviendra.

Je décide d’aller à l’hôtel Toyo à pied, pour repérer les lieux et me familiariser avec le trajet qu’a priori je serai amené à faire plusieurs fois. Pas mal de clodos tiens dans le coin. Sur le coup, ça ne me choque pas, j’ai l’habitude d’en voir… en France. Oh ouai, mince ! J’en ai que très rarement vu ici au Japon, et jamais concentré en un même endroit. D’après des recherches ultérieures sur le Net, ça ne craint pas du tout, tant qu’on observe les règles simples du bon sens.

Comme ils ne peuvent me garantir la sécurité de mes objets de valeurs à l’hostel, je dois prendre mon ordinateur avec moi. Je ferai attention, tant pis. Yuki-san m’appelle pour me dire que ça y est, elle est libérée, et me dis de l’appeler dès que je suis devant le Takashiyama. Pareil, je fais le trajet à pied, en empruntant une contre-allée.

Une fois devant, son portable tombe sur répondeur, donc j’essaye de prendre quelques minutes pour aller dans le centre commercial et acheter un cadeau pour la remercier. Pas le temps, elle m’a rappelé avant que je trouve le rayon France. Gêné d’être les mains vides, je lui laisse tout décider. Elle m’a rencontré hier « par accident », et aujourd’hui elle prend sur son temps pour me balader et me faire visiter sa ville : c’est trop gentil. On va donc dans un 喫茶店, ou salon de thé à la japonaise. On prend un castella au cerisier, un gâteau à la pâte aéré, avec un thé. C’est raffiné, c’est délicat. Elle remarque ma façon de tenir ma tasse. Et ouai, Rynne il a fait une pseudo-cérémonie du thé il y a deux ans à un de ses cours de japonais, et il se souvient ! Maman, même ici on me dit que j’ai de bonnes manières.

Elle règle à nouveau la note, en faisant genre elle met ça en note de frais. Hmm, menteuse, que je lui dis. Elle ne contredit pas. Elle veut ensuite m’emmener dans son restaurant à sushi préférés. Vous devinez, ce n’est pas un truc avec le tapis roulant, nan, c’est un peu plus raffiné que ça. Ouai, tu m’étonnes ouai ! Y’a des requins et une murène dans l’aquarium derrière le chef. Je demande la spécialité, car je suis incapable de déchiffrer les kanjis de la carte. Je termine par un sushi à l’oursin. La couleur est d’un orange plutôt infâme, mais j’en fais abstraction… et c’est bon ! Pas mon préféré, mais ça va ! Oh, et le tout accompagné d’une bière. Quand elle m’a proposé, j’ai dit « un peu ». Tiens Rynne, un demi. Toujours pas assez adulte, ça me fait bizarre de boire de l’alcool comme ça en pleine après-midi. A nouveau, elle a réglé la note pour nous deux.

Elle a un rendez-vous professionnel dans pas longtemps, mais veut me montrer où travaille son amie de midi, au cas où je décide de ne pas passer la soirée en boîte. A 200$ la soirée dans ce karaoké pour hommes, je préfère de très loin aller danser jusqu’à 5h. Et même si elle insiste que je fasse passer la note à son nom qu’elle mettra ensuite en note de frais, je ne la crois pas.

Ce soir, il y a 80 kidz qui se produisent à Osaka. Un de mes colocs m’avait fait écouter il y a quelques mois, et j’avais bien aimé, donc je vais partir là-dessus. Au moins, ça ne sera pas du reggae avec un DJ qui gueule au micro sans cesse.

Starbucks. Un grand caf… pardon, un café Venti. Je n’ai pas trop longtemps à attendre, car la soirée commence à 21h.

La soirée était vraiment de qualité si j’puis dire. Le son était très bon jusqu’au bout, et je me suis fait ajouté sur facebook par plusieurs Japonais. Il est 5h du matin, la boîte ferme. Je vais dans un Mac Donald pour dormir les quelques heures qui me séparent du réveil de la ville.

 

また明日 !

Rédigé par Rynne

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