Le lundi 24 mars 2014 – Jour 18

Oh oui, que j’ai bien dormi ! Même si j’aurai pu dormir beaucoup plus ! Cette fois, je ne me présenterai pas les mains vides par contre. Matsu-san venant me chercher devant l’hôtel à midi, je pars donc deux heures plus tôt en direction du Takashimaya pour trouver des produits français.

Pas de femme au milieu de la route ce matin, je suis soulagé. Arrivé au centre-commercial, je m’engouffre dans le premier sous-sol, où se trouvent pléthore d’épiceries et de stands vendant des plats tout faits. J’aurai dû prendre un petit-déjeuner, et mon estomac me le fait bien savoir. Vite, je dois sortir de là, sinon les bonnes odeurs de ce niveau auront raison de mon portefeuille. J’opte donc pour une bouteille de vin et des financiers, respectivement pour Yuki-san et Matsu-san.

Comme j’ai pu faire vite, je profite de mon temps restant pour explorer les différents niveaux de ce centre commercial. Je pourrai le comparer à un Galerie Lafayette, ou encore un Printemps, mais la sauce nipponne est trop forte pour que la comparaison soit parfaite.

Je sens que je n’aurai pas le temps de rentrer entre Matsu-san et le diner avec Yuki-san, donc je m’embarque la bouteille de vin avec moi pour la journée.

Mon portable sonne : Matsu-san est là. Je descends tout chargé que je suis, et remets déjà mon premier cadeau. Culture japonaise oblige, il ne l’ouvre pas devant moi. Il me propose plusieurs choix pour aujourd’hui : visiter Osaka, Nara ou Kyoto. Sachant que je passerai du temps dans chacun de ces villes, autant profiter d’être à Osaka pour qu’il me montre le coin. Ce qui réduit les propositions au musée de la locomotive, tester un Maid Cafe, ou visiter le château d’Osaka. Ça sera château donc.

Mais d’abord, du miam. J’ai le choix entre soba ou tonkatsu (viande de porc frite). Du gras, moi je veux du gras. On se met en route donc, et quittons ce quartier un peu craignosse. Il m’amène dans un restaurant qu’il fréquente depuis une vingtaine d’année, et je goute vite à la raison pour laquelle ils sont toujours en activité. Et cette fois, c’est moi qui paye pour ma part.

Avant de prendre le métro pour le château, il veut me montrer un magasin rempli de goodies de manga : figurines, posters, accessoires etc. Il y a même ces coussins où sont imprimés des filles de manga, très prisés par les plus otaku des otaku. On discute pas mal en japonais tant que je peux, et on switch à l’anglais quand je ne connais pas le vocabulaire du sujet en cours.

Avant d’atteindre la tour principale du château, on traverse plusieurs petits parcs. Les pruniers ont déjà fleuris il y a quelques semaines, et je sens poindre le rose des cerisiers. Mais pas encore. La semaine prochaine selon Matsu-san. Impec’ ! Je serai à Kyoto en plus. Tout ce voyage organisé autour du hanami se déroule super.

Ca y est, on a atteint les remparts. Il y a beaucoup de touristes, et ils prennent des photos de tout et n’importe quoi. Bon, je suis un peu condescendant, pardon. Disons qu’après deux semaines et demi de voyage à travers le Japon, et 6 mois à y habiter, je suis plus habitué à ce qui m’entoure que ceux qui y viennent pour la première fois. Du coup, parfois j’me fais quand même piéger, et je photographie la même chose qu’eux, car je pense aussi que c’est très intéressant. Typiquement, ça

Devant la tour principale, il y a une « capsule temporelle ». Elle a été enterrée en 1970 et doit être ouverte tous les siècles à partir de 2000. Elle renferme des graines d’arbres, ainsi que des objets de l’époque. J’adore l’idée ! Je ne peux que me contenter de savoir que les arbres de 2000 ont bien été plantés et poussent en ce moment même. Prions pour 2100 et les progrès en médecine d’ici là.

On fait ensuite rapidement le tour du monument pour changer l’angle de vue.

Enfin, on entre. Matsu-san me paye l’entrée, et je le remercie. Plus je me rapproche de cette tour, plus la vue est saisissante.

C’est grandiose, c’est vraiment beau. Le vert du toit vient du cuivre dans les tuiles, et cette couleur a toujours été arborée par le château de ce que j’ai compris. Comme à Okayama, chaque étage exposent plusieurs pièces, et le dernier offre une vue panoramique d’Osaka. Parmi les objets présentés, il y avait deux étages consacrés rien qu’aux échanges épistolaires du seigneur du coin avec d’autres seigneurs. Traduits, bien sûr, mais je n’ai pas retenu grand-chose au final.

Et au dernier étage, la vue !

Oui, il fait un temps magnifiques. Et oui, la vue est quelque peu obstruée par un nuage de pollution dans l’arrière-plan. Mais je voyais mieux en vrai, rassurez-vous. Matsu-san reçoit un appel de Yuki-san, pour fixer définitivement le lieu et le moment du rendez-vous : à une station de métro, et maintenant. On tarde encore un peu sur notre perchoir, puis on descend les étages l’un après l’autre. C’est moi qui nous mène vers la station de métro, car Matsu-san a du mal à retrouver son chemin. En voyageant seul, je suis obligé d’avoir un bon sens de l’orientation, sinon je passerai mon temps à découvrir de nouveaux endroits, mais jamais là où j’dois dormir.

Yuki-san nous attend dans un restaurant/bar italien, appelé « Mouton ». Soit, pourquoi pas. La veille elle m’avait dit qu’un de ses boss voulait me rencontrer. Elle a dû oublier de me dire qu’il y en avait en fait deux, dont un avec sa femme, et un ami photographe à elle. Moi, là, j’vous le dit maintenant, mais jusqu’à tard je ne comprenais pas vraiment à qui j’avais à faire. On commence donc la soirée avec Matsu-san, Yuki-san et Fusano-san, l’ami photographe en question. Quand je vous disais dans les commentaires d’attendre les aventures de lundi, c’est ici que ça se passe.

Fusano-san commence à prendre des clichés du petit groupe, puis me demande d’aller sur la terrasse où il y a une bonne lumière. Je n’ai pas compté le nombre de photos prises, mais il m’a dit qu’il m’enverrait les photos à Sanjo une fois qu’elles seront développées. Ah, bah sympa. Super sympa même. Il s’en va un peu plus tard, et Matsu-san le suit peu après. C’est donc avec Yuki-san que nous allons à une nouvelle table où les deux boss et la femme nous attendent : Tokai-san et sa femme Yamashita-san, et Sakuma-san. Donc quatre quadragénaires, et moi. Mon effort d’utiliser la forme honorifique du japonais est remarqué : je n’ai pas beaucoup de conversation (seule Yuki-san parle vraiment anglais), mais au moins je suis poli, c’est déjà ça. Avant que les plats soient présentés, les trois nouveaux adultes discutent un peu business (des boîtes de publicité apparemment). Le repas était vraiment bon, et sera réglé par Sakuma-san, a priori le plus âgé des quatre.

On ne finit pas trop tard, ce qui me permet de rentrer, et continuer de de rattraper le retard de sommeil dû à samedi soir. J’aurai vraiment passé un moment très enrichissant avec ces nouvelles personnes, et ça m’a vraiment donné envie d’entrer dans la vie active et d’enfin pouvoir accomplir des choses.

Mais il est tard, et j’ai encore une douzaine de jours de voyage déjà avant de rentrer et révolutionner le monde des batteries (genre…).

A demain !